Paléogalerie
Paléogalerie est une association loi 1901 qui se destine à la valorisation et la diffusion grand public de fossiles et collections paléontologiques. Elle œuvre prioritairement à la valorisation de la collection Luc Ebbo, passionné de paléontologie, qui arpente depuis plus de quarante ans les collines et vallons du Sud-Est de la France.
Le musée
Salignac, 04290
Luc & sa compagne Edith créent en 2014 le musée “Paléogalerie”. Il s’agit d’un musée associatif permettant, pendant la saison estivale, de sensibiliser le grand public au patrimoine paléontologique local et de s’en émerveiller.
La collection
La collection Luc Ebbo est en grande partie issue du bassin vocontien : vaste zone marine qui s'étendait d'Est en Ouest des Alpes jusqu'à la vallée du Rhône et du Nord au Sud, de Marseille à Grenoble.
Les roches qui composent aujourd'hui ces paysages se sont majoritairement formées au cours du Crétacé, période du plus haut niveau marin de tous les temps, il y a environ 100 millions d'années.
Les ammonites s'y trouvent en abondance, les habitants de la région et les amateurs de paléontologie s'y succèdent depuis plus de 150 ans à la recherche de ces témoins du passé.
Mur d’ammonites déroulées, 8m x 3m
L’oeuvre d’une vie
Né à Saint André les Alpes en 1976, Luc va s'intéresser aux ammonites déroulées dès l'âge de six ans pour y consacrer toute sa vie.
Instituteur de profession, Luc bascule à plein temps dans la paléontologie en 2006. Il consacre de plus en plus de temps à la recherche et surtout au nettoyage de ses découvertes en atelier qui se comptent souvent en milliers d'heures passées sur plusieurs années pour un seul spécimen…
Au fil des années, sa collection va devenir l'une des plus importantes d'Europe au vu du nombre ou de la rareté des spécimens qui la composent, parmi lesquels se trouvent de nombreuses nouvelles espèces.
Surtout, Luc va ouvrir de nouvelles voies muséographiques à travers des préparations complexes et encore inédites pour des objets scientifiques. C'est la naissance des « cimetières marins », dentelles de pierre où se révèle de véritables œuvres d'art de la Nature jusqu'alors enfouies au cœur des roches .
Une faune insoupçonnée
En 2010, Luc commence une nouvelle thématique de collection appuyée par une méthode innovante : la recherche de restes de grands vertébrés. Malgré leur taille imposante, ces fossiles demeurent les plus difficiles à découvrir.
Un quadrillage systématique des marnes du bassin vocontien sur une centaine de km2 va alors permettre la révélation d'une riche faune de vertébrés jusqu'alors insoupçonnée. Au final, tous les grands groupes de reptiles marins s'y trouvent représentés : ichthyosaures, plésiosaures, pliosaures, crocodiliens, tortues etc. Ceux-ci s’associent à une riche faune de poissons également très diversifiées (pycnodontes, lépidotes, requins, etc).
Quasi inconnus dans cette région, plus de 20 ans d'expérience de terrain auront été nécessaires pour apprendre à les voir.
Dinosaures
Contre toute attente, ces niveaux marins ont également livré plusieurs squelettes complets ou sub-complets de dinosaures. C'est le point culminant de la collection Luc Ebbo. Ces spécimens représentent quatre grandes familles inconnues jusqu'ici dans le Crétacé basal de l'hexagone et comptent certainement parmi les plus extraordinaires dinosaures découverts en Europe.
L'ensemble de cette collection de vertébrés constitue à l'heure actuelle un potentiel scientifique majeur car la plupart des fossiles qui la composent sont endémiques du bassin vocontien et n'ont encore jamais été décrits. Le grand nombre de découvertes - près d’une centaine de restes de vertébrés - permet maintenant une observation de leur évolution sur une trentaine de millions d'années.
Fragments d’os fossiles à l’affleurement
"Ulysse", un squelette d'ankylosaure de 4m d'âge albien (110 millions d'années).
Découvert à quelques pas du musée, Ulysse se distingue par une incroyable armure protectrice composée de plaques osseuses. Ce dinosaure cuirassé est préservé à plus de 70%, c'est à ce jour le squelette d'ankylosaure le plus complet découvert en France.
Spécimen en cours d’étude.
Luc en train de préparer le bloc contenant le dinosaure.
“Ernest”, le cousin du T.rex - Valanginien (130 millions d'années).
Il s'agit du premier squelette de dinosaure carnivore en 3D découvert en Europe. Ce dinosaure juvénile est particulièrement bien préservé et le crâne est complet à plus de 90%.
Spécimen en cours d’étude.
Une équipe qui grandit
La prospection sur le terrain représente toujours la plus grande part du temps de Luc. Il passe environ 4 jours par semaine à arpenter les paysages dont lui seul connaît les secrets. En moyenne, il découvre un squelette articulé par an. Chaque squelette demande plusieurs années de nettoyage à l'aide d'outils spécifiques et de techniques uniques développées par le découvreur.
Conscient de ce potentiel paléontologique inédit, l'association s'agrandit depuis quelques années et de nouveaux membres passionnés rejoignent Luc dans son désir de valoriser sa collection à travers le développement du musée, le montage d'expositions itinérantes et surtout à travers l’appui dans la préparation des spécimens de sa collection dont seulement 20% est achevée.
Depuis plusieurs mois, Luc réorganise la gestion de sa collection à travers son association Paleogalerie.
En plus de son musée ouvert au public depuis plus de 10 ans, il a mandaté une équipe spécialisée en conservation préventive pour effectuer l'inventaire précis des plus de 500 fossiles préparés qui composent sa collection. Il a affirmé pour tous ses spécimens des engagements de non vente et de libre accès, en particulier aux membres de la communauté scientifique qui voudraient les étudier.
Avec l'ensemble des membres de son association, il espère ainsi ouvrir la voie à une nouvelle forme de partenariat qui faciliterait les liens entre collections privés et institutions publiques.
Le devenir de sa collection pose aujourd'hui question. Une grande partie des découvertes faites par Luc sont encore emprisonnées dans leurs gangues de roche. A travers cette exposition et sa médiatisation, les membres de l'association ainsi que sa famille espèrent trouver l'enthousiasme d'un mécène ou l'accompagnement d'une structure publique qui permettrait la valorisation de l'intégralité de la collection.